Ca y est, voici la suite de votre feuilleton favori....
6 ème épisode
Le jeune flic tourne autour de moi et son regard va de la Cadillac au Chevrolet avec un air interrogatif. Il se demande visiblement comment je peux encore rouler avec "ça"...
Il nous emprunte nos passeports, retourne à sa voiture et interroge le fichier. Pendant ce temps son collègue nous a rejoint et ouvre les portières de la Cadillac une à une, puis arrive au coffre dans lequel se trouve les pneus à flanc blanc achetés chez Wal Mart. Il me dit:
"Vous pouvez ouvrir le coffre s'il vous plait?"
Et je lui réponds: "oui, sans problème, mais il n'y a rien, vous savez!"
Je mets la clé dans la serrure et pour détendre l'atmosphère je frappe 2 coups sur la malle en ajoutant:
"Attention, j'ouvre!!"comme si je parlais à quelqu'un enfermé dedans.....
Le flic sourit, je crois que j'ai gagné mon pari, et il constate qu'il n'y a effectivement rien d'intéressant, à part les 4 pneus.
L'autre revient avec nos passeports et nous les rend. "Ok, tout va bien" mais il ajoute "on va quand même vous photographier!"
Me..de, il m'aurait reconnu!!! même ici je suis célèbre! c'est trop d'honneur!!
Nous avons droit à notre séance photo, de face et profil pour ajouter à leur catalogue de sales têtes et finalement un des 2 flics se décide à nous poser la question qui les démangent depuis le début, c'est à dire ce que nous faisons avec cette antique Cadillac et ce pick up qui a tout de même 11 ans.
En deux mots je lui raconte notre histoire habituelle (Cadillac, Ebay, avion, USA, retour sur New York, bla bla bla) et il a l'air abasourdi.
"Pourquoi vous ramenez une vieille voiture comme celle là en France? Il n'y en a pas des comme ça, chez vous?"
Je lui dis qu'il n'y en a presque pas et que c'est recherché...
"Hein? Comment? C'est recherché, une Cadillac de 1977?" il est vraiment sur le cul.
"Ben oui...."
Puis je lui dis que pour nous, cela a commencé par une nuit sombre, le long d'une route de campagne, tandis que nous cherchions un raccourci que jamais nous ne trouvâmes. Cela a commencé par une auberge abandonnée et par un homme et une femme que le manque de sommeil avait rendus trop las pour continuer leur route. Cela a commencé par l'atterrissage d'un engin spatial venu d'une autre galaxie. À présent, David Vincent sait que les envahisseurs sont là, qu'ils ont pris une apparence humaine, Ouh la la, mais qu'est ce que je raconte, moi!!!! Je me gourre de feuilleton....
Bref, je lui dis qu'on cherchait juste un endroit pour dormir car on était vraiment trop fatigués....
"Ici?" me dit il en regardant l'indien derrière son comptoir."Trop crade comme motel, c'est pas un endroit pour vous!" ajoute t'il, "suivez nous, on va vous emmener ailleurs"
"ok"
Nous remontons tous en voitures et c'est escortés d'une voiture de police devant et d'une voiture de police derrière, gyrophares allumés, que nous gagnons un Best Western à 10 minutes du centre ville. Nous disons au revoir à nos sauveurs sur le parking mais je m'autorise une dernière pitrerie avec le flic qui reste.
"Vous nous avez photographiés, maintenant c'est à moi de vous prendre en photo"
Bon, la photo n'est pas terrible car le flash ne s'est pas déclenché, mais ça reste un bon souvenir.
Nous prenons rapidement une chambre et filons nous coucher car avec tout ce cirque il est quand même 4 heures du matin....
Le lendemain matin (midi, je devrais dire) nous reprenons la route quittant Hagerstown, MD, pour New York, moi toujours devant avec le Chevrolet dans le rétroviseur, il nous reste encore environ 380 kms à parcourir.
une petite vidéo: rien de tel que de la country pour avaler les miles!
http://www.wideo.fr/video/iLyROoafIWtD.html
Nous arrivons en fin d'après midi à Allentown, Pennsylvanie, et comme nous sommes en avance sur notre programme de 5 jours, nous décidons d'y rester quelques temps avant de rentrer sur New York. Il y a quelques travaux sur les échappements des 2 voitures à faire et j'en profite pour faire les réparations ici en me disant que ça coutera moins cher qu'en France. Je dégote facilement dans les pages jaunes de la chambre d'hôtel un Midas (eh oui il y en a même là) pour le Chevrolet car le Y qui relie les collecteurs au catalyseur est fendu, la réparation est faite en 1h30 et ça ne me coute que 200 euros.
Pour la Cadillac, par contre, on m'envoie dans un petit garage qui ne paie pas de mine près du centre ville. Je montre la voiture au patron et lui demande de tout changer après le cata et de me faire un réglage carbu car elle a tendance à s'étouffer à l'accélération.
"Pour quand vous pouvez faire ça? " je lui demande.
"Demain, ça sera fait"
"Pardon?" je rétorque surpris....
"Oui demain, ça sera fait..."
"Vous êtes sûr?"
"Oui, sûr"
"Vous êtes sûr que vous aurez les pièces, elle a quand même 30 ans!!" je rajoute
"Certain" il répond....
Alors là c'est moi qui suis sur le cul car même en France il faut au moins 1 semaine pour avoir un échappement de R12 ou de 504!!!
Et ce qu'il m'a annoncé se vérifie, la voiture est prête le lendemain soir, pour une somme honnête. Entre temps, on en a profité pour visiter les casses du coin....(au passage, c'est la première casse que je fais où tu payes 4 dollars juste pour entrer, et on ne te rembourse même pas si tu ne trouves pas ce qui t'intéresse!)
...et faire changer le pare-chocs arrière du Chevy qui était bien rouillé par un autre sans rouille mais avec un trou pour le faisceau d'un attelage....
Avant:
Après:
On a fait également un petit tour chez un concessionnaire Hummer (avec la crise ça va bientôt devenir "vintage")
C'est donc les voitures réparées que nous reprenons la route vers New York le mardi matin et dans l'après midi nous sommes déjà à Newark, dans la banlieue de New York, c'est là que nous devons déposer les véhicules chez le transitaire.
Nous laissons d'abord la Cadillac puis filons aux bureaux de la compagnie payer l'empotage puis nous revenons laisser le Chevrolet.
Les gars qui vont les rentrer dans les containers sont des russes, assez bizarres, et on est un peu inquiets de laisser 10000 euros de voitures à des types qu'on ne connait pas... Un dernier coup de téléphone en France à Cécile de la compagnie Océanic pour se rassurer et sans nous retourner, nous prenons un bus pour l'hôtel où nous passons une nuit sans rêves.
Mais peu importe, demain nous reverrons Manhattan......
Suite et fin la semaine prochaine.....