Dodge Ram VAM séries B

Comme ses concurrents, Ford et General Motors, les dirigeants de Chrysler sont aussi surpris qu' agacés par l' insolent succès remporté par le Combi Volkswagen. Avec sa grande capacité de chargement rapporté à son gabarit "lilliputien" (surtout en comparaison de la plupart des utilitaires américains), son excellente fiabilité et son économie d' usage, il n' est pas étonnant que ce dernier (basé sur la Coccinelle, il faut le rappeler) n' ait eu aucun mal à trouver son public, des deux côtés de l' Atlantique. Un succès qui, aux yeux des trois grands groupes automobiles américains, constitue une provocation. Ne voulant pas voir un tel marché (dont il n' avait, jusqu' ici, jamais deviné le potentiel) leur filer entre les doigts, ils ne tardent pas à réagir. Devant pouvoir opposer une riposte rapide, les "trois grans" de Detroit ne s' embarrasse guère de complexe et présentent, au début des années 60, des modèles qui paraissent, surtout sur le plan esthétique, des copies conformes du Combi VW (peu importe si Volkswagen risque de crier au plagiat). Si c' est GM qui va le plus loin dans sa copie avec le Greenbrier, qui reprend la même implantation mécanique (avec le moteur à l' arrière) que son concurrent allemand, le Ford Econoline et le Dodge A-Series, eux, restent plus classique en conservant un moteur à l' avant. Devant le manque de succès du Greenbrier, Chevrolet décidera, quelques années plus tard, de lancer un van à l' architecture mécanique plus classique, le Chevy Van.
Présentée en 1971, la nouvelle génération des utilitaires "compacts" Dodge, baptisée Ram Van ou B-Series (son nom de code en interne, qui renvoie à celui de la plateforme qu' il utilise). Si la suspension arrière conserve un essieu rigide et des classiques ressorts à lames, le train avant, lui, fait appel à une solution déjà employée depuis longtemps sur les voitures de tourisme avec une double triangulation reposant sur un faux-châssis, au bénéfice de la tenue de route et du confort de roulage. Pour améliorer ce dernier, le Dodge Ram Van reçoit (en option) une assistance pour la direction et les freins. Ces derniers faisant appel à un système mixte: Disques à l' avant et tambours à l' arrière. Le Dodge B-Series est proposé en trois versions différentes selon les capacités de charge (B100, B200 et B300), trois carrosseries (empattement court ou long et maxivan / wagon avec porte-à-faux arrière rallongé) et deux niveaux de finitions: Le Sportsman, dédié au transport (pouvant accueillir de 5 à 15 personnes selon les versions), qui se reconnaît à ses nombreuses glaces et divise en trois finitions et le Tradesman, qui se caractérise par ses panneaux entièrement télés et une finition beaucoup plus succincte, ce qui traduit bien sa vocation qui est celle d' un simple et pur utilitaire. Trois motorisations sont également disponibles au catalogue: 6 cylindres en ligne de 198 et 225 ci et un V8 de 318 ci, qui sont accouplés soit à une boîte manuelle à trois vitesses (montée en série) ou à une boîte automatique à 3 rapports (en option). Tout comme ses concurrents, le Ram Van connaîtra de nombreuses évolutions et améliorations durant sa carrière. En ce qui concerne les moteurs, tous bénéficient d' un système d' allumage électronique dès 1972 (L' offre se diversifie également avec l' apparition, en haut de gamme, d' un nouveau V8 360 ci) et d' une nouvelle boîte manuelle à 4 rapports en 1976 (en option d' abord puis en série en 1980), de même qu' une insonorisation plus efficace. L' année 1976 voit aussi l' offre en matière de motorisations se diversifier encore, avec deux nouveaux big blocks de 400 et 440 ci. Ces derniers ne connaîtront toutefois qu' une courte carrière sur le Ram Van, car ils sont retirés du catalogue dès 1979, après l' éclatement de la seconde crise pétrolière. Sur le plan pratique, à partir de 1974, les portes latérales peuvent être remplacées par une porte coulissante. A partir de 1975, à l' arrière, les deux portes classiques à ouverture "en armoire" peuvent aussi être remplacées, contre supplément, par une unique portière de grande taille, qui deviendra standard, qui sera monté en série à partir de 1977. Le premier lifting intervient en 1980 et concerne le toit, les feux arrière, la ceinture de caisse abaissée et l' intérieur (notamment la planche de bord ainsi que le système de chauffage et la ventilation), suivi, l' année suivante, par celui de la face avant. La mode des vans de loisir battant alors son plein, Dodge lance alors, en 1976, le Street Van (qui sera rebaptisé Full Van en 1981). Basé sur le Tradesman à empattement court ou long, il reçoit les packages d' équipements Custom exterior et Custom Interior, des jantes larges (chromées ou peintes) dotées de gros pneus à lettrage blanc, des sièges équipés d' appuie-têtes, un accoudoir central ainsi qu' un Customazing Idea Kit, une boîte contenant des recommandations pour aménager son Street Van d' accessoires (hublots, chaîne Hi-Fi, moquette,...).
Le millésime 1981 voit des changements dans les désignations (B150, B250 et B350) et les appellations (Ram Wagon et Ram Van). Les ventes connaissent toutefois une baisse significative. Ce qui s' explique notamment par le fait que, en dix ans de carrière, le Dodge B-series n' a pas connue d' évolution majeure. Cela va d' ailleurs continué à être le cas durant encore plusieurs années. Ce n' est qu' en 1988 que le fourgon Dodge connaît une nouvelle série de transformations. D' abord avec les motorisations. Le six cylindres en ligne se voit ainsi remplacé par un nouveau V6 plus moderne à injection associé à une boîte à 5 vitesses et le V8 318 ci reçoit, lui, un système d' injection électronique. La qualité de fabrication est améliorée, de même que l' étanchéité des portes (au niveau des joints), les freins et la suspension. Sur le plan de la sécurité, un double airbag fait également son apparition en série. un an plus tard, c' est le v8 360 ci qui reçoit à son tour un système d' injection, ainsi qu' un système d' antiblocage sur les roues arrière (en option) à partir de 1990 avec la boîte automatique à 4 rapports (elle aussi proposée en option depuis 1988). D' autres évolutions assez nombreuses interviendront encore en 1992 avec l' adjonction d' une injection multiplient pour les moteurs 3,9 et 5,2 l (de 195 et 235 ch) puis le 5,9 litres (230 chevaux) l' année suivante. une barre stabilisatrice à l' avant et des amortisseurs à gaz équipent maintenant en séries le Dodge B-Series et l' efficacité des freins est elle aussi améliorée. Les modifications les plus importantes seront toutefois apportées en 1994, avec une face avant entièrement remaniée suite à l' avancement du moteur (ce qui offre une meilleure protection des passagers) et des feux plus volumineux à l' arrière. La boîte automatique, à 3 ou 4 rapports selon les motorisations, est maintenant livrée de série et le système antiblocage (toujours en option) intervient désormais sur les quatre roues. En 1995, les différentes versions du Ram Van sont rebaptisées B1500, B2500 et B3500. La qualité de fabrication est encore améliorée, notamment avec des joints doubles pour garantir une meilleure étanchéité. L' habitacle se verra lui aussi grandement remanié trois ans plus tard, en 1998, avec, entre autres, une planche de bord entièrement redessinée et des commandes à l' ergonomie améliorée. La suppression des déflecteurs permet de repositionner les rétroviseurs, à présent de taille plus petite. Le V8 5,9 l voit, lui, sa puissance augmentée d' une quinzaine de chevaux. Le Dodge Ram Van / Wagon continue ainsi sa carrière jusqu' en juin 2003. Il est alors remplacé par une version rebadgé du Mercedes Sprinter.